Pogacar et Evenepoel se battent pour l'or
Pour la première fois de l'histoire, les Championnats du Monde Route UCI se déroulent en Afrique. Kigali, capitale du Rwanda, accueillera des Championnats du Monde uniques, et le contre-la-montre, de plus en plus crucial lors des grands événements, revêtira un attrait particulier. Loin du classique défi de puissance des plaines d'Europe du Nord, les coureurs affronteront un terrain accidenté, parsemé de montées raides, de pavés et de bosses qui briseront le rythme et récompenseront ceux qui considèrent la course comme une épreuve d'endurance autant que de puissance.
Le parcours partira de la moderne BK Arena et se terminera devant le Centre des congrès de Kigali, véritable symbole architectural de la ville. La course féminine élite couvrira 31 kilomètres avec environ 460 mètres de dénivelé positif, tandis que les hommes s'attaqueront à plus de 40 kilomètres et près de 700 mètres de dénivelé positif. Ces chiffres à eux seuls témoignent de la difficulté de l'épreuve.
Les moments clés seront différents. Dès la première section, les coureurs affronteront la Côte de Nyanza , courte mais ardue, avec des pentes dépassant les 6 %. Après une descente technique, le parcours propose une seconde ascension de la même colline, plus longue mais régulière, qui exigera de savoir rationner son énergie. Être un pur coureur de contre-la-montre ne suffira pas : il faudra le coup de pédale du grimpeur.
La dernière section présente la Côte de Péage , avec ses deux kilomètres de montée constante, suivie du passage sur la Côte de Kimihurura , une montée courte mais intense, rendue encore plus difficile par les pavés. À la sortie de Kimihurura, il reste les derniers mètres d'une douce montée vers la ligne d'arrivée : un final qui ravira ceux qui auront réussi à économiser un peu d'énergie.
Du côté des protagonistes, le duel le plus attendu de la course masculine oppose Remco Evenepoel à Tadej Pogačar . Le Belge, champion du monde en titre, possède la puissance et la capacité d'encaisser les efforts de longue durée, mais devra prouver sa capacité d'adaptation aux pavés et à l'altitude de Kigali. Le Slovène, quant à lui, est un coureur complet : les montées explosives et la gestion des changements de rythme pourraient lui être bénéfiques, surtout si la course se transforme en un pur exercice d'endurance. Plus éloignés, mais prêts à en profiter, se trouvent des coureurs solides comme Thymen Arensman ou Jay Vine.
Chez les femmes, la favorite reste Chloé Dygert , double championne du monde. L'Américaine a la capacité d'imposer son propre rythme et, dans ses meilleurs jours, peut même dompter les ascensions. Mais le parcours de Kigali pourrait favoriser des spécialistes moins « pures », comme Demi Vollering , qui, grâce à son talent de grimpeuse, trouve le terrain idéal, ou des outsiders comme la Britannique Anna Henderson, capable de lire des parcours aux dénivelés variés.
L' altitude rendra le tout encore plus incertain : Kigali se situe à plus de 1500 mètres, et quiconque ne s'est pas préparé aux conditions de haute altitude pourrait en payer le prix dans les derniers kilomètres.
Photos de cyclisme de vitesse